Dépression, que faire ?
I.Pourquoi je me sens mal ?
La dépression est une maladie psychique qu’il faut prendre au sérieux. Elle est caractérisée par un trouble de l’humeur persistant qui impacte nos vies.
En conséquence, la maladie est souvent déclenchée par un événement traumatisant : perte d’un être cher ou d’un travail, épisodes stressants dans notre vie personnelle ou professionnelle. Les causes peuvent parfois être plus insidieuses et difficiles à repérer. N’avons-nous pas déjà entendu un proche nous dire : pourquoi je me sens mal alors que tout va bien ?
Ainsi, les professionnels de santé, médecins, psychothérapeutes, naturopathes, ou toutes thérapies alternatives comme les ateliers de groupes sont là pour accompagner chacun dans le processus de compréhension et de guérison, à chaque étape de la maladie. On peut agir sur la dépression par des techniques : la méditation, l’exercice physique, les produits naturels et la reconnexion avec la nature. On n’est pas seul face à la dépression, des solutions efficaces existent pour vaincre le mal.
La dépression se présente différemment suivant les personnes. Elle touche femmes et hommes, de l’adolescence à la vieillesse et quel que soit le milieu social. L’état dépressif a une répercussion sur nos relations affectives, sociales et professionnelles.
On identifie cinq phases de la dépression :
- Le déni
- La colère
- La négociation
- La dépression – la phase la plus profonde
- L’acceptation.
Il faut agir dès les premières phases.
II. La dépression, une remise en cause de la société.
a) Des chiffres qui en disent long sur nous.
L’OMS classe la dépression comme deuxième cause de maladie dans le monde après les affections cardio-vasculaires.
C’est aussi la seconde cause d’invalidité dans le monde. Par conséquent, 3,8% de la population du globe en souffre, 5% des adultes et 5,7% des personnes âgées, 10% des femmes enceintes et venant d’accoucher. Les femmes sont deux fois plus affectées que les hommes. Chez les jeunes, de 15 à 29 ans, le suicide est la quatrième cause de décès. En conséquence, tous âges confondus, 700 000 personnes par an mettent fin à leur vie.
Si ces chiffres sont alarmants, ils le sont bien plus encore en France.
De surcroît, on estime qu’une personne sur cinq souffre, a souffert ou souffrira de troubles dépressifs. Notre pays a battu les records de consommation d’antidépresseurs, anxiolytiques et somnifères depuis 2020, alors même que les chiffres étaient déjà très élevés.
Arrêt de maladie et dépression. Pour l’année 2022, les états dépressifs et anxieux représentent 17% des arrêts maladie.
b) Les causes identifiées.
Les traumatismes et chocs personnels, la perte d’une personne aimée ou de son travail sont des événements déclencheurs de l’état dépressif.
La perte de perspectives d’avenir, pour soi-même ou plus généralement pour la société, les problèmes environnementaux, l’instabilité dans le monde, un sentiment d’insécurité sont autant de facteurs de stress qui s’ajoutent à ceux de notre quotidien notamment au travail ou durant les études où la pression sur l’individu est toujours plus forte. On craint « de ne pas y arriver », on perd l’énergie de se battre. Tout devient insurmontable, sans solution. A noter aussi que 86 % des Français n’aiment pas leur travail, le trouvent stressant, sans intérêt, peu valorisant et peu motivant. Toutes ces situations, individuellement ou collectivement, constituent un terrain favorable aux troubles dépressifs.
La solitude réelle ou ressentie par nombre de personnes âgées et de jeunes qui se pensent incompris sont d’autres facteurs importants à prendre en compte.
III. Reconnaître un comportement dépressif
1. Je suis triste, est-ce un début de dépression ?
Un « coup de blues » n’est pas suffisant pour diagnostiquer une dépression. Les symptômes doivent être présents la plus grande partie de la journée, tous les jours, depuis au moins deux semaines.
Si vous souhaitez en savoir plus sur la tristesse et comment la comprendre et l’accepter, vous pouvez consulter cet article sur la tristesse.
a) La dépression a des effets sur le corps et l’esprit.
Ainsi, le dépressif ressent une tristesse profonde et durable, un désespoir, une irritabilité, une fatigue récurrente, des difficultés de concentration et de mémoire, une incapacité à résoudre les problèmes quotidiens, un épuisement émotionnel, une dévalorisation, une envie de pleurer sans raison apparente, la perte du plaisir et de l’intérêt même pour les choses qui habituellement le motivent. A cela s’ajoutent des troubles du sommeil, une perte d’appétit et de poids, une tendance à l’isolement. Au plus extrême, des pensées suicidaires peuvent survenir.
En outre, l’état dépressif provoque d’autres maladies et inversement. La première cause de décès des personnes déprimées est d’origine cardiovasculaire et 40% des personnes souffrant de maladies chroniques seraient dépressives : diabète, cancer, fibromyalgie, alcoolisme, état de stress post-traumatique, troubles du comportement alimentaire…
IV. Comment sortir de la dépression ?
1. Qui consulter en cas de dépression ? Comment agir pour lutter ?
Autant de questions anxiogènes pour le malade et ses proches.
Le médecin traitant ou le psychiatre posent le diagnostic de dépression. Dès lors, la reconnaissance du mal est déjà un déclic pour sortir de la maladie. Le psychiatre déterminera précisément le type de dépression. Il guidera le malade vers les traitements et thérapies adaptés.
a) Psychiatre, psychologue, psychothérapeute : quelle différence ?
Le psychiatre est un médecin spécialiste, le psychologue est un spécialiste de la psychologie. Le psychothérapeute peut être médecin ou psychologue, il est formé à l’exercice de la psychothérapie, il soigne par des procédés psychiques et principalement la parole. Seuls le psychiatre et le médecin généraliste sont habilités à prescrire des médicaments, s’ils s’avèrent nécessaires.
Les CMP, centres médico-psychologiques, regroupent tous ces spécialistes et offrent la possibilité d’un traitement à multiples approches — thérapies individuelles, familiales, interpersonnelles, de groupe, ateliers. Les soins y sont pris en charge par la Sécurité Sociale. Aujourd’hui, il existe des psychologues conventionnés dont les soins sont pris en charge par la Sécurité sociale.
Dès lors, la confiance, un élément primordial.
Les spécialistes sont à l’écoute. Ils apportent une aide, un soutien, une prise en charge tout au long du traitement jusqu’à la guérison complète. Malade et soignants cherchent ensemble les causes de l’état dépressif et les événements déclencheurs. Ensemble, ils déterminent les thérapies et changements à apporter dans la vie du patient pour y installer un mieux-être durable et une guérison.
Des médicaments contre la baisse des neurotransmetteurs mis à mal lors d’une dépression.
Les sérotonine, dopamine, noradrénaline, adrénaline, … sont des neurotransmetteurs qui agissent sur l’humeur et les comportements.
La sérotonine apporte le bien-être, la sérénité, l’impression de sécurité. La dopamine est liée à l’intérêt que l’on porte aux choses, à l’énergie et à la motivation. La noradrénaline joue un rôle essentiel dans la mémoire, l’attention, la résolution de problèmes, l’apprentissage. Le GABA permet de se projeter dans l’avenir, de planifier les choses. En manquer cause anxiété, cogitation et perturbe le sommeil. Manquer d’adrénaline donne une impression d’impuissance face aux événements. Une perte de mélatonine induit des troubles du sommeil.
b) Antidépresseurs, anxiolytiques, somnifères : que sont-ils et qu’apportent-ils ?
Les antidépresseurs agissent pour renforcer l’activité des neurotransmetteurs.
Les plus souvent prescrits sont les ISRS (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine) et les IRSN (inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline). Leur effet bénéfique commence après deux à quatre semaines de prise.
Cependant les effets secondaires des antidépresseurs ne sont pas à ignorer.
Ils se portent le plus souvent sur la somnolence, la sécheresse buccale, la constipation et les troubles de l’érection. Ils cessent après le traitement.
c) Les signes de guérison d’une dépression.
La personne dépressive commence à sentir les prémices d’un mieux-être, elle retrouve le plaisir de certaines activités, elle s’isole moins, se sent moins fatiguée et est capable d’entreprendre de petites choses. ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.
V. Les solutions naturelles.
a) Pour accompagner les soins de la dépression : plantes, nutrition et activité physique en plein air !
À cet égard, la nature est source de bienfaits pour le corps et l’esprit. Pour compléter son alimentation on peut prendre des compléments alimentaires qui vont apporter les nutriments nécessaires aux neurotransmetteurs.
- En effet, la Rhodiole (Rhodiola rosea) est une plante adaptogène. Elle aide l’organisme à s’adapter et à résister au stress.
- L’actée à grappe noire (Cimicifuga racemosa), selon les études encore en cours, aurait un effet inhibiteur de la recapture de la sérotonine.
- Le magnésium contribue à réduire la fatigue et à gérer l’équilibre nerveux et psychologique, avec pour conséquence directe un meilleur sommeil. Par conséquent, sa forme bisglycinate favorise son assimilation optimale.
- L’acide gamma-aminobutyrique (GABA) est un neurotransmetteur inhibiteur du système nerveux. Un manque de GABA induit des troubles anxieux et du sommeil.
- Les acides gras oméga 3 influencent la fluidité et la flexibilité de la membrane graisseuse où se joue la transmission des signaux nerveux.
- La mélatonine et la valériane aident respectivement à la réduction du temps d’endormissement et à une relaxation optimale ce qui, par conséquent, induit un sommeil paisible.
Avant toute consommation de plantes ou de compléments alimentaires, afin d’éviter les interactions avec certains médicaments, il est nécessaire de prendre conseil auprès de votre médecin ou de votre pharmacien.
b) Repensez l’alimentation !
Une personne dépressive aura tendance à négliger son alimentation ou à contrario à tomber dans des excès alimentaires trop gras, trop sucrés, trop raffinés et consommés à des moments inopportuns de la journée. Consulter un spécialiste en nutrition est une démarche fortement conseillée plutôt que de recourir aux sirènes des régimes en ligne.
Prendre son alimentation en main est une façon de reprendre le contrôle sur sa vie. Avoir une alimentation équilibrée et de qualité est un pas vers le mieux-être. En effet, il est reconnu qu’un dîner trop copieux ne facilite pas l’endormissement ni la récupération qu’apporte le sommeil ; ou encore une alimentation trop pauvre en protéine réduit les capacités énergétiques quotidiennes nécessaires à l’organisme et l’épuise ; ou encore se passer de dîner ne facilite pas non-plus l’endormissement, le corps est en attente de nutriments.
On peut suggérer un apport journalier-type pour respecter les besoins de l’organisme :
- Un petit-déjeuner riche en matières grasses et en protéines pour faire le plein d’énergie : pain complet, œuf, jambon, avocat, amandes/noix/noisettes ; en boisson : thé, tisane ou café sans sucre (éviter le lait de vache difficile à digérer en raison du lactose qu’il contient) ;
- Un déjeuner protéiné, avec des légumes à volonté et un peu de céréales ou de légumineuses, sélectionnés parmi les aliments suivants : viande rouge ou blanche, pâtes/riz/quinoa, œuf, légumes verts ou colorés (carotte, courgette, patate douce, haricot vert…) ; pas de dessert, il est réservé au goûter ;
- Un goûter : fruits frais ou secs, chocolat noir (minimum 70% de cacao) ; en boisson : une infusion additionnée éventuellement de sucre non raffiné (sirop d’agave ou d’érable, miel)
- Un dîner léger indispensable pour faciliter l’endormissement : poisson, pois chiche/lentille/haricot vert ou rouge ; éviter les graisses, les sucres et les bouillons riches.
Sans oublier de boire régulièrement tout au long de la journée sans attendre la sensation de soif.
c) Respirez, bougez !
La respiration abdominale aide à évacuer le stress et la tension. En pleine nature, c’est encore mieux. Une activité physique régulière, une marche dans la campagne aident l’esprit à se reconnecter avec la vie.
Le malade peut aussi pratiquer de la cohérence cardiaque qui s’intéresse aux variations du rythme cardiaque ; l’une des manifestations physiologiques de nos émotions. Celles-ci sont reconnues comme un marqueur fiable de l’activité du système nerveux. Puisque le cœur et le cerveau interagissent en permanence, lorsque l’un s’emballe, l’autre suit. L’état émotionnel influence ainsi les battements du cœur.Grâce à des exercices de respiration rythmée lente, le malade peut apprendre à agir sur son rythme cardiaque pour apaiser ses émotions et mieux gérer son stress.
VI. Comment aider une personne dépressive ? Comment vivre avec un dépressif ?
1. L’importance de l’entourage
L’attitude de l’entourage est fondamentale dans le processus de reconnaissance, de traitement et de guérison de la dépression.
Les proches peuvent reconnaître les signes annonciateurs de l’humeur dépressive bien avant que la personne concernée reconnaisse que « quelque chose ne va pas ». Il est important que chacun soit vigilant vis-à-vis des personnes qui l’entourent, que ce soit dans la sphère personnelle ou dans la sphère professionnelle, car vous pouvez être l’un des maillons de la chaîne qui permettra une prise en charge rapide du malade. Ainsi, une prise en charge rapide est primordiale pour réduire le temps nécessaire au retour à une situation sereine. La famille, les amis ou les collègues pourront alors aider le malade à prendre conscience de son état et lui conseiller de consulter un spécialiste. Faire comme si tout allait bien, pour rassurer, retarde la prise de conscience de la maladie, l’établissement d’un diagnostic et la mise en place de solutions adaptées.
Attention, si aider le malade à prendre conscience qu’il est en difficulté est une bonne chose, néanmoins, essayer par soi-même d’y remédier serait une erreur qui pourrait même s’avérer nocive pour le malade. La dépression n’est pas une maladie anodine, il convient de s’entourer de professionnels de santé formés à gérer cette maladie et notamment à conseiller les proches sur l’attitude à adopter pour accompagner le processus de guérison. De manière générale, ils conseilleront à l’entourage d’être disponible, compréhensif et sans jugement vis-à-vis du malade, de l’aider et l’encourager sans forcer chaque entreprise qu’il entreprendrait pour sortir de son état. Rester patient, montrer son attachement et sa présence sont des attitudes à adopter par l’entourage.
Il arrive souvent que la dépression surgisse sur un terrain de discorde au sein du couple ou du foyer. La thérapie à deux ou familiale est alors un bon moyen d’aider les conjoints.
On constate aussi que l’état dépressif d’un parent peut être la cause d’une dépression développée ultérieurement par l’enfant arrivé à l’adolescence ou à l’âge adulte. Une vigilance s’impose aux enfants et adolescents ayant vécu une partie de leur vie avec une personne dépressive.
Des groupes d’entraide existent pour accompagner les familles à vivre ces périodes difficiles pour tous. Ces partages d’expérience sont un soutien bienvenu pour les proches, pour garder l’énergie nécessaire et ne pas sombrer soi-même.
Bibliographie :
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https://www.livi.fr/en-bonne-sante/les-phases-de-la-depression/
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https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2004/revue-medicale-suisse-2496/qu-en-est-il-de-l-entourage-et-des-proches-dans-la-depression
https://www.vidal.fr/maladies/psychisme/depression-adulte/phytotherapie-plantes.html
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/depression-troubles-depressifs/traitement#:~:text=Un%20professionnel%2C%20sp%C3%A9cialis%C3%A9%20en%20sant%C3%A9,existe%20plusieurs%20types%20de%20psychoth%C3%A9rapie%20.
https://www.ameli.fr/medecin/exercice-liberal/regles-de-prescription-et-formalites/arret-de-travail/arret-travail-trouble-anxiodepressif-depression
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https://www.pepitesnaturo.com/equilibrer-nos-emotions-chrononutrition/
https://cmslahulpe.be/les-5-phases-de-la-depression/
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